DAECH: nous sommes entrés dans une guerre de religion

Nous autres occidentaux, continuons de croire que notre civilisation est immortelle.

Ce n’est pas parce que nous avons défait deux grands totalitarismes au cours du siècle dernier que nous devons nous interdire de nous interroger sur les menaces extrêmement pressantes auxquelles nous devons faire face aujourd’hui.

Et sur l’une d’entre elle, plus que les autres, celle du djihadisme mondialisé : le totalitarisme vert.

Les événements actuels, dont l’Etat Islamique (EI) est la figure la plus identifiable et la plus cruelle, n’ont pas que des ressorts politiques ou économiques, contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire.

Le nouvel ennemi qui nous déclare la guerre, sans que nous ne l’ayons cherché, est pétri de fanatisme religieux: il combat pour des convictions déformées; au nom d’une foi sans doute dénaturée, mais au nom d’une foi tout de même.

Nous sommes entrés dans une guerre de religion, et le monde politique occidental parce qu’il a évacué la dimension religieuse est dans l’incapacité de comprendre ce qui se passe.

Avec l’Etat islamique, nous fait face un bloc géographique presque cohérent qui nous désigne comme ennemi et qui possède des relais idéologiques chez nous, des populations sympathisantes de l’intérieur.

La France, avec près de 1.000 départs recensés depuis 2012, constitue aujourd’hui le premier contingent de djihadistes occidentaux opérant en Syrie et en Irak.

L’Etat islamique, mais aussi toutes les cellules d’Al‐Qaida, comme Khorasan, ou celle qui a enlevé l’otage français en Algérie,sont travaillées par le millénarisme et l’universalisme de leur combat.

Il n’y aura pas de trêve pour nous car le Djihad leur promet le paradis, et de ce fait ils n’ont pas peur devant la mort.

Les têtes de l’hydre sont nombreuses et comme dans le mythe ont tendance à repousser plus nombreuses quand on les tranche.

Non seulement les populations, en Syrie et en Irak,souffrent déjà du joug barbare que leur imposent ces combattants venus du monde entier, et dont la drogue, semble‐t‐il, comme le captagon, redouble la ferveur meurtrière, mais c’est encore ici même, à l’intérieur des pays occidentaux que par le truchement de Français de culture musulmane, ou de convertis, que se profile le risque d’attentats ou d’attaques violentes.

Ce qui nous amène à nous interroger sur notre capacité à répondre à ce défi.

Beaucoup pensent que nos armes supérieures nous protègent de la vindicte : on a vu plusieurs fois dans l’histoire les faibles mus par leur seule foi religieuse ou politique, vaincre les forts.

Il ne s’agit pas de céder à la paranoïa.

Mais il faut comprendre que la guerre est déclarée avec le totalitarisme vert : elle ne sera sans doute pas moins longue que la guerre froide contre le totalitarisme rouge…

Charles Millon




Proche-Orient et guerre du gaz

Le 26 août 2014 un accord de cessez-le-feu a été conclu après 50 jours de conflit qui ont fait plus de 2.140 morts et 11.000 blessés parmi les Gazaouis et 74 côté israélien, Palestiniens et Israéliens s’étaient donnés un mois pour reprendre les discussions concernant l’enclave palestinienne de la bande de Gaza.
Cinquante ans de tensions permanentes, plusieurs guerres, un flot d’horreur et le risque constant de voir s’embraser une région fébrile.
Peut-être sommes-nous face à un conflit dont l’ampleur dépasse largement ceux des précédentes décennies, et dans lequel l’Europe pourrait se retrouver entraîner, inexorablement et pour longtemps.
Ce conflit porte un nom : la guerre du Gaz. Car derrière la guerre – menée selon Israël contre le terrorisme à Gaza, et selon le Hamas contre le sionisme impérialiste – s’en dissimule une autre, moins médiatisée.
Un vent mauvais pourrait bien souffler pour longtemps dans ce « Levantin », antique zone de migration entre le continent africain et l’Eurasie,  qui part de l’Egypte et remonte jusqu’en Turquie ; il balayerait sur  son passage  les côtes de Gaza, Israël, Chypre, le Liban et  la Syrie. Rebaptisé « Levantine Energy Corridor » par les multi nationales pétrolières, cette partie Est du bassin Méditerranéen fait l’objet depuis plus d’une vingtaine années de recherches poussées en matière d’hydrocarbures.D’ importantes réserves de gaz et de pétrole y ont été découvertes au début des années 2000.

Trois grands bassins se dessinent : l’un au sud de Chypre, l’autre au large du Liban et de la Syrie, le dernier au large de la bande de Gaza et d’Israël. Pas loin des grandes réserves égyptiennes.
Des zones territoriales maritimes aux contours non déterminés, qui vont à coup sûr être farouchement disputés dans l’avenir, laissant entrevoir d’autres conflits dans cette région.
Selon plusieurs sources, qui généralement demeurent anonymes, l’une des raisons de l’invasion militaire de la Bande de Gaza par les forces israéliennes vise directement le contrôle et la possession de réserves stratégiques de gaz offshore.
A 30 km des côtes palestiniennes se trouve en effet un gros gisement de gaz naturel, baptisé Gaza Marine, estimé à 30 milliards de mètres cubes pour une valeur de plusieurs  milliards de dollars. D’autres gisements de gaz et pétrole, selon une carte établie par l’agence gouvernementale américaine U.S Geological Survey se trouveraient en terre ferme à Gaza et en Cisjordanie.
Ces réserves de gaz ont été sur le papier attribuées pour une exploitation de 25 ans par l’Autorité palestinienne à British Gas (BG Group) et à son partenaire d´Athènes, Consolidated Contractors International Company (CCC), propriété du Liban et de la famille Sabbagh Koury. Sur le papier seulement, puisque depuis jamais les conditions de sécurité minimales n’ont été réunies pour que l’exploitation puisse simplement commencer.
Imaginer que l’un des buts de la guerre présente menée par Israël, baptisée opération « Bordure protectrice », vise le contrôle des ressources gazières ne relève pas de la paranoïa, si l’on veut bien prendre en compte les faits suivants : l’actuel ministre de la défense de Tel Aviv, Moshe Ya’alon, s’inquiétait en 2007, juste avant l’opération militaire « Plomb Fondu » dirigée elle aussi contre la bande de Gaza, que cette source potentielle de revenus qu’est le gaz ne serve pas à aider à la construction d’un Etat palestinien, mais bien à financer des attaques terroristes contre Israël.
Il avait alors évoqué la possibilité, pour le Hamas, d’utiliser ces fonds pour attaquer le Fatah: « Sans une opération militaire permettant de chasser le Hamas des postes de commande de Gaza, aucun forage ne peut débuter sans l’accord du mouvement islamistes radical », disait-il. L’opération Plomb Fondu n’avait, à l’époque, pas permis d’atteindre ses buts (éradiquer le Hamas), mais avait coûté la vie à près de 1400 Palestiniens dont 773 civil et 9 Israéliens (dont 3 civils).
Selon les sources, plusieurs scénarios sont envisageables : certains évoquent l’ambition d’Israël d’éliminer le Hamas dans la bande de Gaza afin de « générer un climat politique permettant de mener à un accord sur le gaz », ce qui impliquerait un accord avec le Fatah de Mahmoud Abbas dès lors qu’il aurait repris le pouvoir sur la bande de Gaza. Déjà en 2012, le premier ministre Benjamin Netanyahu appelait de ses vœux cet accord que le Hamas, exclu des négociations, avait naturellement rejeté par avance.
D’autres imaginent qu’Israël, Fatah ou pas Fatah, projette dans tous les cas d’exploiter le gaz à son propre profit : le contrat qui avait été négocié par BG Group avec les Palestiniens, aurait depuis été renégocié avec l’Etat Israélien. Mais, encore selon d’autres sources, des négociations auraient aussi eu lieu entre l’Autorité Palestinienne et le russe Gazprom pour développer le champ gazier de Gaza.
Dans tous les cas, l’enjeu du gaz devient colossal dans cette partie du Proche-Orient qui jusque là n’avait pas été habituée à en être bénéficiaire ou victime. Car d’autres gisements offshores ont été découverts en Méditerranée, au large des côtes israéliennes, qui risquent d’engendrer d’autres conflits territoriaux : ainsi, depuis mars 2013, Israël peut compter sur des ressources gazières propres grâce à l’exploitation du champ de Tamar, situé dans sa zone maritime et dont la capacité est évaluée à 238 milliards de mètres cubes. Outre la consommation nationale, cette poche de gaz naturel permettra à Israël d’exporter une partie de la production vers la Jordanie.
Mais la vraie source de conflit est ailleurs : le champ du « Léviathan » situé plus au nord, loin des côtes de Gaza, dont les ressources sont estimées à près de 500 milliards de mètres cubes.
Le problème est que ce gaz et l’éventuel pétrole qui se trouverait dessous se trouvent dans une zone marine frontalière que se disputent outre Israël, le Liban et Chypre.
Un tel volume, s’il était exploité, pourrait transformer Israël en exportateur net vers l’Europe, la Jordanie et l’Egypte, modifiant ainsi fondamentalement les relations de l’Etat hébreu avec son voisinage.
Jusque là, en effet, Israël était tributaire de l’Egypte pour le gaz et les soubresauts du printemps arabe au Caire, tarissant partiellement les livraisons, avaient passablement agacé Tel Aviv.
Les gisements en eux-mêmes sont inclus dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) israélienne (zones définies à la convention de Montego Bay sur le droit de la mer en 1982, délimitant un espace de 200 miles marins – environ 370 km – à partir des côtés de l’Etat en question).
Cependant, le Liban conteste le principe de la ZEE, pourtant fruit du droit international. Selon lui, la frontière entre les deux ZEE n’a pas de fondement légal et ne résulte d’aucun accord entre les deux Etats.
S’il paraît difficile qu’Israël trouve un accord avec le Liban, où loge son ennemi juré, le Hezbollah, plus curieuses sont les nouvelles relations, apparemment cordiales, qu’il a noué avec la Russie de Vladimir Poutine.
Les causes en sont multiples, notamment la position d’accusé dans laquelle se retrouvent les deux nations devant la communauté internationale : la Russie à cause de l’Ukraine, Israël à cause de Gaza et des territoires palestiniens en général.
Mais il se peut encore qu’Israël, devant le refroidissement de ses relations avec les Etats-Unis de Barak Obama, ait trouvé dans la Russie un nouvel interlocuteur de poids, notamment pour traiter indirectement avec l’Iran.
De plus, la qualité des rapports d’Israël avec ses voisins proche-orientaux étant, on le sait, exécrables, il pourrait se trouver dans la situation paradoxale d’être privé de débouchés pour son gaz éventuel.
On pourrait ainsi supposer que la Russie serve aussi d’intermédiaire pour une voie du gaz inédite qui passe par la Syrie de Bachar el Assad, venant se raccorder ensuite sur South Stream, le gigantesque gazoduc que Vladimir Poutine est en train de construire avec l’aide du consortium italien ENI et la participation de l’entreprise française EDF à destination de l’Europe, pour contourner l’Ukraine.
Ce qui porterait un nouveau coup, peut-être fatal, à Nabucco, le grand rival de South Stream qui, soutenu par l’Union européenne et les Etats-Unis pour faire pièce aux Russes, devait transporter le gaz d’Azerbaïdjan et d’Iran, vers la même Europe.
Le jeu de la Turquie reste trouble, puisque les deux pipelines sont censé passer par son territoire, et les moulinets de bras d’Ankara face à Israël (le Premier ministre turc avait qualifié le sionisme de « crime contre l’humanité ») ne pèseront certainement pas lourd devant les enjeux financiers et géostratégiques du nouveau gaz méditerranéen.
Si tout ceci demeure pour le moment à l’état de supposition, on ne peut ne pas voir qu’un nouveau grand jeu se met en place dans la région, dont les termes dépassent le simple et cruel problème de Gaza occupée par le Hamas.
Charles Millon




De la Somalie au Nigéria

D’est en ouest, le continent africain est actuellement le théâtre de guerres qui,pour avoir des enjeux parfois locaux, commencent pourtant à prendre une cohérence d’ensemble inquiétante.

C’est toute la bande sub-sahélienne,c’est-à-dire le nord de l’Afrique noire qui est touché par ces conflits.

Que certains soient anciens, comme celui qui secoue la Somalie, ou très récents comme au Nigéria, il demeure indéniable qu’ils ont tous, directement ou indirectement, des racines islamistes.

Mais ils posent aussi, encore une fois,la question des frontières africaines, soit de leur incohérence au regard des populations, soit de leur porosité.

Sil’on trace une diagonale du nord-Mali jusqu’à la Somalie, quasiment tous les pays qu’elle traverse, à la notable exception du Niger et du Tchad, sont travaillés ou par des conflits internes ou par des actes terroristes :Mali, Extrême Nord du Cameroun, Nigéria, Centrafrique, Sud-Soudan, Kenya et donc Somalie, aucun de ces pays n’est aujourd’hui à l’abri d’une déstabilisation.

Trois problématiques différentes, mais accumulées, sont à l’oeuvre : les tribus,la question religieuse et les ressources naturelles.

Cette trinité qui concerne toute l’Afrique noire devient évidemment plus brûlante à la frontière de deux civilisations que recouvre partiellement la frontière de deux religions,l’islam et le christianisme (sans oublier l’animisme, généralement dissimulé ou  minoré) : au nord, une civilisation plutôt pastorale, marquée par une certaine arabisation ; au sud, la civilisation plus sédentaire de l’Afrique noire.

Est-ce un choc des civilisations ?

En partie, oui, et l’on aurait tort d’oublier les leçons de Huntington ou de les balayer d’un revers de main.

Au Nigéria, au Sud-Soudan, en Centrafrique, ce sont bien des guerres civiles religieuses à quoi on a affaire.

En Somalie, c’est plutôt le poison djihadiste, déversé là depuis vingt ans, dans un pays qui n’a jamais connu d’Etat fort.

Au Mali, se conjugue les facteurs tribaux et religieux, quoique ce soit à l’intérieur même de l’islam que la scission s’opère.

Devant cette avancée de l’islamisme guerrier, à quoi s’ajoute comme dans d’autres parties du monde, la lutte pour le contrôle des ressources naturelles, ainsi qu’on le voit au Nigéria, s’affrontent deux théories, qui ont chacune leurs avantages.

Il y a d’abord celle qui consiste à pousser à la tête d’un pays, ou à le soutenir s’il y est déjà, un homme fort, tel Idriss Déby au Tchad dont la politique, non seulement apaisera les populations mais encore contiendra la poussée islamiste vers le sud.

C’est ce que l’on a reproché aux forces occidentales quand elles ont fait tomber Mouammar Kadhafi : n’avoir pas pris en compte que sa disparition laissait le champ libre, dans une immense région, à des groupes terroristes, tribaux ou djihadistes, désormais armés jusqu’aux dents.

C’est aussi le rôle que jouent dans une moindre mesure Blaise Compaoré au BurkinaFaso, Mahamadou Issoufou au Niger ou Paul Biya au Cameroun.

C’est aussi ce rôle de digue que la France cherche à maintenir à tout prix au Mali, quoique le gouvernement soit faible pour le moment.

Mais il y a aussi une autre voie, que de nombreux africanistes et connaisseurs de la région défendent : la voie d’un fédéralisme à l’africaine.

Il ne s’agit pas d’entendre par là la création d’une autorité supérieure aux Etats, à l’image de l’Union européenne, mais au contraire, la création d’entités subsidiaires à l’intérieur des Etats.

Ce redécoupage peut se faire de manière interne, mais aussi, parfois de manière externe, comme la création des deux Soudan l’a prouvé.

A l’intérieur des Etats, cela passerait par une plus large autonomie,par exemple dans le cas du Mali, où les Touaregs du nord pourraient décemment réclamer un transfert de compétences de la part de Bamako.

Le découpage hérité de l’époque coloniale a montré ses limites dans nombre de pays. Et c’est pourquoi, la nouvelle donne ne pourrait se faire sans une grande conférence internationale qui réunirait auprès des autorités africaines actuelles, les gouvernements occidentaux, aux premier chef desquels l’Europe.

C’est en effet un devoir pour elle que de participer à la réflexion d’une nouvelle organisation.

Un devoir d’abord parce qu’elle est responsable devant l’histoire, mais aussi parce que c’est elle qui, ayant le plus d’intérêts de tous ordres dans ces pays-ci, géopolitiques, économiques, civilisationnels, y est de fait le plus investie.

Enfin, parce qu’elle est à l’origine des grands principes démocratiques, comme la garantie des droits des minorités.

Aujourd’hui,dans tous ces pays que l’on a cités, mais auxquels il faudrait adjoindre nombre d’autres nations africaines, la politique ne se fait qu’au détriment des minorités qu’écrasent les majorités démographiques.

Or la démocratie ne peut reposer sur cet unique pilier que sont les masses de population.

Surtout en Afrique où les ethnies, les tribus ont longtemps eu des histoires et des cultures différentes et qui sont parfois liées de manière inextricable.

Enfin,cette Conférence africaine internationale implique l’Europe parce que c’est elle qui, en dernier ressort, subit les problèmes africains en matière de sécurité, d’immigration, d’islamisation, et de rupture de développement.

Si la solution se trouve évidemment dans les mains des Africains eux-mêmes, qui doivent se saisir de leur destin, il est nécessaire aujourd’hui que la communauté internationale leur donne les moyens de fonder des Etats stables, assez forts pour se permettre de décentraliser vraiment.

Le Sénégal constitue un très bon modèle, où la structure politique s’appuie notamment sur les antiques communautés musulmanes soufies pour faire régner la concorde.

Les Africains, comme l’humanité en général, n’ont pas besoin de représentations abstraites, éloignées de la réalité de leurs vies, qui plus est rongées par la corruption, l’autre grande plaie de ces pays.

Car c’est évidemment quand se produit un afflux soudain de richesses, souvent dû à une manne d’hydrocarbures ou minière, comme cela se voit au Nigéria, en Centrafrique et au Sud-Soudan, que les structures traditionnelles sont déstabilisées.

Parvenir à distribuer avec justice les bénéfices de l’exploitation de ces matières premières est un autre grand défi de cette Afrique malade de sa croissance trop rapide.




L’État islamique

L’apathie de la communauté internationale devant les crimes et massacres commis en Irak et en Syrie est stupéfiante.

L’ONU, par exemple, qui a dépêché une commission depuis 2011 pour enquêter sur les faits de guerre dans le conflit syrien, n’a par ailleurs toujours pas adopté de position commune sur le sort fait aux minorités par l’Etat islamique, notamment les Yazidis et les chrétiens.

Les Américains sont intervenus en bombardant les positions ennemies pour soutenir des Kurdes débordés, de leur propre chef.

Saine et nécessaire intervention, certes. Mais où sont les mandats de l’ONU ? Va-t-on attendre qu’il n’y ait plus un chrétien vivant dans ces terres-ci pour condamner et réagir ?

En réalité, cette étrange situation ne concerne pas que l’Irak malheureusement, mais une grande part du monde arabe, jusqu’à la Libye, et même une partie de l’Afrique noire, avec les Shebabs de Somalie, et Boko Haram au Nigéria.

Il importe de dire haut et fort,enfin, que ces mouvements terroristes ne sont pas nés ex nihilo, ni ne se financent tout seuls.

Pour remédier à cette situation,l’ONU et les instances internationales en général seraient avisées de se souvenir du précédent de l’apartheid d’Afrique du Sud : nombre de pays arabes actuels traitent leurs minorités exactement comme le faisait le régime d’apartheid.

A l’époque, l’ONU avait voté des déclarations et résolutions qui qualifiant le régime d’apartheid de « crime contre l’humanité » – comme l’adoption en 1973 de la Convention internationale pour l’élimination et la répression du crime d’apartheid – permirent d’isoler le pays sur la scène internationale pour provoquer son écroulement final.

Cette technique du boycott a fait ses preuves : on se demande ce que le monde attend pour l’appliquer aux trop nombreux régimes qui financent aujourd’hui le djihadisme.