Brexit, causes et conséquences
De ce « Brexit » qui a sonné le glas de la vieille Union européenne, les causes ne sont pas financières et économiques d’abord, contrairement à la légende que voudrait répandre la vulgate au pouvoir ; mais elles sont essentiellement culturelles, civilisationnelles, et identitaires. Et institutionnelles surtout.
Ce vote dit le refus de l’Union européenne, en tant qu’elle dénie depuis toujours le principe de subsidiarité, en tant qu’elle repose sur une coalition d’intérêts bureaucratiques, normatifs et égalitaristes dans le pire sens du terme.
En tant qu’elle est une entreprise de négation du caractère propre de chaque pays, de chaque nation, de chaque peuple.
Ce vote du petit peuple anglais, celui des yeomen, les anciens hommes libres, est aussi l’expression du refus de la domination des puissances économiques en Europe.
De cette drôle Europe qui surveille sans protéger : qui n’est jamais là où il faut, ni sur le front de l’immigration, ni dans les relations internationales, avec le Proche-Orient, avec l’Afrique, avec l’est de l’Europe et la Russie.
Nos maîtres ont brandi des arguments matérialistes : en face d’eux se dressait l’âme de l’Angleterre.
Et c’est un gigantesque bras d’honneur qui a été fait à MM. Schulz, Tusk, Verhofstadt, Draghi et à leur nouveau TINA, There is no alternative.
Le peuple anglais a montré à la face du monde qu’il n’y a rien d’écrit d’avance, rien d’inéluctable.
Dans leur idéologie, les dirigeants de l’UE croyaient que leur domination durerait toujours.
Ils en sont pour leurs frais. Aujourd’hui, ils essaient de punir le peuple anglais, de façon encore une fois scandaleux.
Comme si l’on était à l’école, prouvant ainsi que leur Europe a été bâtie contre les peuples.
Voulant soi-disant éviter la dislocation, ils tentent d’accélérer le processus de séparation avec le Royaume.
Mais c’est ainsi qu’ils risquent de produire le contraire de ce qu’ils souhaitent, et provoquer cet éclatement.
Bâtir la vraie Europe demain, celle que nous appelons de nos voeux depuis tant d’années, ce sera enfin renoncer au modèle jacobin français qui a été imposé à l’UE et aller vers un « girondisme », une confédération à la suisse, qui respecte les peuples, leurs coutumes, et la subsidiarité.
Des patries libres dans une Europe libre.
Charles Millon
Ancien ministre de la défense
Président de l’Avant-Garde